Lundi, le conseil des Prud'hommes de Béthune a donné raison
à quatre salariés, mandatés par la CFTC. Condamnant le géant du pneumatique et
infligeant un sérieux revers à sa direction.
C'est un grand ouf de soulagement qu'ont déclaré dans un
premier temps Christian Antoniewiecz et David Vincent, lundi après-midi. Car si
les deux délégués syndicaux CFTC étaient « persuadés de leur bon droit », ils
avaient accusé le coup à la sortie de l'audience, début avril, date où le
dossier avait été plaidé. Direction de l'usine et son avocat, Me Xavier Brunet,
avaient alors arrêté une ligne de stratégie dure, voulant démontrer que les
quatre salariés qui se présentaient à la barre du tribunal des Prud'hommes
prenaient largement leur temps de pause pour déjeuner.
Bien au-delà des 30 minutes accordés par la convention. «
Nous nous sommes sentis salis », assure David Vincent qui ce jour-là, « blessé », avait quitté le tribunal
rapidement, sans déclaration. « Même la fonction de secrétaire de CE assurée
par Christian Antoniewiecz avait été attaquée », estime-t-il. « Aujourd'hui, la
justice a parlé, la convention collective doit s'appliquer », ajoute l'élu
CFTC.
Le différend entre direction et le syndicat portait sur
l'indemnisation du temps de pause. Trente minutes durant lesquelles le salarié
posté cesse de travailler pour se restaurer, d'où la dénomination « temps de
casse-croûte ». Trente minutes qui ne sont pas rémunérées à la juste hauteur
pour la CFTC, qui en saisissant la justice dénonçait le non-respect de l'accord
de branche par Bridgestone. « Certains salariés perdent 2 euros par jour », assure
Christian Antoniewiecz. « Bien plus que la somme, nous souhaitions également
régulariser une situation qui date des années 70 », souligne de son côté David
Vincent.
Le tribunal a donc condamné Bridgestone à verser aux quatre
salariés qui demandaient un rappel sur la période 2006-2011, et sur ce début
d'année 2012, des sommes allant de 1 700 à 2 000 euros.