On se souvient qu'après une grève de la faim d'un mois de militants
contre la construction de l'aéroport de Notre dame des Landes, un accord était
intervenu le 8 mai avec les responsables PS sur la non expulsion des habitants.
Les législatives étaient en vue. Éviter les vagues.
En effet, le 3 mai, le futur Président Hollande avait senti
le besoin de déminer le dossier …pour nommer Jean-Marc Ayrault sans risque
immédiat: « J’attendrai que les recours soient levés pour qu’il y ait des
travaux. Je ferai en sorte de ne rien faire qui puisse blesser, que pendant le
temps des recours, les agriculteurs puissent continuer d’exploiter leurs
terrains. ». Il poussait à ne rien décider, à différer en attendant des jours
meilleurs pour faire quand même: la méthode hollande se mettait en branle, un
accord allait se trouver qui ne blesserait personne... Comme s'il ne
s'agissait, face à l'enjeu, que de sauver la face.
Cet accord signé le 8 mai par Alain Gralepois Vice-président
du conseil régional des Pays de la Loire et secrétaire départemental du Parti socialiste,
et les directeurs de cabinet des collectivités locales (Nantes, conseil
général, conseil régional) stipula qu'il n'y aurait «... pas d’expulsion avant la fin des recours (…)
des habitants et les exploitants agricoles installés avec droit et titre sur la
zone avant la déclaration de la Déclaration d'Utilité Publique (09/022008) et
ayant refusé des procédures amiables »
avec l'expropriant A.G.O. (aéroport du grand ouest).
Mais la réalité est toute autre Sur le site de l'ACIPA
figure un communiqué envoyé à la presse le 13 juin indiquant que :
« Mr et Mme Claude et Christiane Herbin, Le Liminbout,
Notre-Dame-des-Landes, reçoivent le 11 juin 2012 par huissier une sommation de
délaisser les lieux immédiatement et sans délai.
Le mercredi 13 juin
2012 le même huissier apporte l'assignation à comparaître le mardi 19 juin 2012
à 14h au Tribunal d'Instance de Saint Nazaire.
Mr et Mme Herbin sont locataires depuis mars 1996, ils sont
donc concernés par l'accord du 8 mai 2012. Cet accord mentionne : « pas
d'expulsion avant la fin des recours (…) pour les habitants et les exploitants
agricoles installés avec droit et titre sur la zone avant la déclaration de la
DUP et ayant refusé des procédures amiables. »
Nous tenons à exprimer notre étonnement et notre profonde
indignation devant cette procédure expéditive. Nous demandons aux signataires
des collectivités locales d'intervenir auprès d'AGO pour qu'il retire sa
plainte afin que l'accord politique soit respecté.
Signataires : ACIPA, ADECA, Confédération Paysanne,
CEDPA" »
Tentative d'intimidation ? En tout cas, cela s'est produit entre les deux tours des législatives 2012.
Mais qui donc se joue de l'accord ? L'un des signataires PS
? Ou Vinci-Aéroport du Grand Ouest société à laquelle a été confiée le projet ?
Incriminer le tribunal d'Instance de Saint Nazaire ou l'huissier qui fait du
zèle ne saurait convaincre, sinon qu'à prêter à sourire... La réalité du
terrain rattrape souvent la démocratie. Déja ?