La manifestation contre « la répression abusive envers les milieux nationalistes » prévue samedi par des « autonomes » a été interdite par la préfecture par crainte de troubles à l'ordre public. Mais déjà un autre rendez-vous s'organise à Lyon pour le 23 juin, à l'initiative des Jeunesses nationalistes menées par le conseiller régional Alexandre Gabriac, exclu en 2011 du FN après un salut nazi. Ce mouvement, à l'origine en janvier d'un défilé controversé pour le retrait des troupes françaises d'Afghanistan, invite « les Français de souche, qui ne se sont pas reniés » à entrer en résistance lors d'un défilé baptisé « la révolte des souchiens ».
Qu'il soit ou non autorisé, « nous serons dans la rue », prévient Alexandre Gabriac, qui comptait participer « à titre individuel » à la manif de samedi. « J'ai été peu surpris qu'elle soit interdite, mais c'est incohérent. On laisse la rue à ces gens de gauche et d'extrême gauche dont les manifestations donnent systématiquement lieu à des débordements. Et nous qui manifestons avec droiture, on nous interdit de défiler. »
« Il n'est pas acceptable que ceux qui prônent la violence et la haine de l'autre puissent manifester sur la voie publique », estime le président de la Ligue des droits de l'homme du Rhône, Stéphane Gomez, inquiet de voir se multiplier les rassemblements initiés par des groupuscules radicaux. « Lyon devient la plaque tournante de la reconstitution de l'extrême droite française, ajoute-t-il, convaincu que l'arrivée de Marine Le Pen a la tête du FN accentue ce phénomène. Elle rassemble moins que son père. Nous assistons désormais à une course à l'échalote entre des mouvements identitaires, nationalistes ou autonomes, à la droite de l'extrême droite, bien déterminés à peser sur Lyon. » La LDH, membre du collectif de vigilance contre l'extrême droite 69, et d’autres antifas not prévus d'intervenir pour obtenir l'interdiction de la marche du 23 juin.