jeudi 28 juin 2012

Menaces sur le site d'Aulnay : les PSA manifestent


Plusieurs centaines de salariés de tous les sites de PSA Peugeot Citroën étaient rassemblés jeudi devant le siège du constructeur automobile à Paris pour défendre leurs emplois alors que la fin du site d'Aulnay-sous-Bois semble se préciser, a constaté une journaliste.

Les syndicats CGT, CFDT, CFTC, SIA (syndicat maison) et SUD ont appelé les 3000 salariés du site de Seine-Saint-Denis à la grève, et, de même que la CFE-CGC et FO, à un rassemblement devant le siège parisien de PSA à 10h30 «contre la casse de l'emploi», alors que se tient un comité de groupe européen.

Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin a annoncé jeudi la tenue d'un comité central extraordinaire «dans les tout prochains jours».

«Non à la fermeture de PSA Aulnay», dit une banderole placée sur la devanture du siège, avenue de la Grande-Armée, à deux pas de l'Arc de Triomphe, alors que plusieurs centaines de salariés de différents sites du fabricant français étaient présents (Vesoul, Poissy...), sur fond de musique.

«On est venus en soutien d'Aulnay qui sera certainement le premier site touché, ça peut arriver à tout le monde, on entend que Rennes pourrait être aussi touché, on est quand même aux prémisses d'une grosse restructuration», dit Jean-Paul Guy, responsable CFTC de PSA Vesoul. «On aimerait avoir une visibilité, sans ça, ça tend à des rumeurs folles, ce qui met dans une précarité subjective les salariés de tous les sites», estime-t-il.

Vous avez toutes les données pour que Peugeot annonce fin juillet la fermeture de l'usine d'Aulnay. L'objectif de la manifestation d'aujourd'hui est de faire une démonstration de force», a déclaré pour sa part Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT, arguant que la direction pourrait annoncer vendredi en comité d'entreprise à Poissy la baisse de cadence de la 208 qui permettrait une montée en puissance de la C3, également fabriquée à Aulnay.

A l'intérieur, le président du directoire Philippe Varin ainsi que Denis Martin, directeur industriel, Claude Brunet DRH, étaient présents.

Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin a annoncé jeudi la tenue d'un comité central extraordinaire «dans les tout prochains jours», ont indiqué des sources syndicales, alors que l'inquiétude plane sur l'avenir du site d'Aulnay-sous-Bois. M. Varin a aussi averti que les mesures d'économies déjà prises pour redresser la situation financière du groupe ne seront pas suffisantes et que «des mesures complémentaires seront nécessaires», selon un syndicaliste.

L'inquiétude grandit donc autour du site PSA Peugeot Citroën à Aulnay-sous-Bois, les syndicats et les élus locaux craignant l'annonce dès juillet de la fermeture de cet établissement, depuis longtemps menacé, qui emploie encore plus de 3.000 salariés.

Le premier constructeur automobile français a déjà lancé un programme d'économies qu'il a durci à plusieurs reprises. Après avoir lancé en 2009 un «plan de performance" qui doit lui permettre d'épargner 3,7 milliards d'euros en tout, il avait présenté en octobre dernier un paquet supplémentaire de 800 millions d'économies pour 2012 qui se sont traduites par des suppressions de postes.

A présent, PSA veut atteindre un milliard d'euros d'économies. Il va aussi vendre des actifs et ouvrir le capital du transporteur Gefco, qu'il contrôle pour l'instant complètement, pour 1,5 milliard d'euros.