La décision préfectorale devait tomber avant fin juin. Chose
promise, chose due. Samedi, la footballeuse sans papiers du FCF Hénin-Beaumont
a reçu une convocation de la préfecture du Pas-de-Calais l'invitant à aller
retirer un titre de séjour de six mois, avec autorisation de travail. Un titre
qui se transformera en un titre d'un an renouvelable. « C'est la procédure qui
veut cela, soulignait Armand Nwatsock, évidemment satisfait et surtout soulagé
de voir le feuilleton prendre fin. Que cela a été long... Mais l'essentiel,
c'est cette belle victoire que nous allons fêter bientôt. Nous sommes en train
de chercher une salle pour pouvoir célébrer cette nouvelle... »
C'est donc la fin d'une bataille juridique acharnée de plus
d'un an entre les autorités préfectorales (du Nord puis du Pas-de-Calais) et le
collectif de soutien de Rigoberte M'Bah, qui s'était constitué dans la foulée
de son interpellation, le 17 février 2011, à Lille. Si l'affaire avait fait
grand bruit à l'époque, c'est parce qu'elle avait mis au jour la relation
trouble entre la joueuse et son club, considérée par son avocate Me Emmanuelle
Lequien comme une forme « d'esclavagisme moderne ». Depuis, le staff du FCF a
changé, et Rigoberte M'Bah a signé un contrat fédéral, carte maîtresse pour
obtenir un titre de séjour. Et maintenant ? Le 7 juin, dans nos colonnes, la
footballeuse d'origine camerounaise confiait que le FCF Hénin-Beaumont faisait
partie de sa famille, et qu'elle avait bien l'intention de rempiler pour une
saison supplémentaire. Un choix de coeur mais tout de même délicat à l'heure où
le club héninois descend en seconde division.