lundi 18 juin 2012

Belgique : La police fracasse des manifestants


Hier matin place Poelaert, 80 personnes avaient répondu à l’invitation envoyée mercredi dernier via le réseau social Facebook pour manifester contre tous les fascismes, en réaction à la manifestation organisée par le Parti populaire. Dans la foule, mères de famille, enfants, personnes âgées et jeunes avaient répondu présent.

“Nous voulons leur montrer que nous sommes présents et que nous ne restons pas les bras croisés pendant qu’ils véhiculent des idées de haine”, dit une femme. “Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés !” scande la foule.

Les choses se compliquent Porte de Namur. Ayant reçu l’ordre d’empêcher les deux manifestations de se croiser et de faire barrage, les forces de l’ordre sortent alors matraques et bombes lacrymogènes pour impressionner les marcheurs.

Ne cherchant aucun conflit, le groupe décide de s’arrêter et de passer dans diverses ruelles pour poursuivre son trajet. Le jeu du chat et de la souris débute. Les protestataires réussissent à prendre à contre-pied le cordon de sécurité. “On vous a eus !” dit un jeune homme tout souriant à la policière qui lui sourit aussi. Mais toutes les bonnes choses ont une fin.

Au niveau de la station de métro Trône, les plus jeunes foncent sous terre pour ressortir de l’autre côté. Plus réactive, la police bloque les deux issues. En train de filmer la scène, l’un des protestataires monte alors les marches du métro lorsque, soudain, surgit un policier lui disant très sèchement “arrête-toi et ne bouge plus”. La situation est pourtant relativement calme. Tout à coup, les officiers se mettent à matraquer celui qui montait les marches, puis chargent sur la foule coincée dans le métro. Certains profèrent diverses insultes à caractère raciste…

peu après , les manifestants tentent de se réfugier dans une rame du métro en train d’arriver. “N’ouvre pas les portes !” dit l’un des officiers au chauffeur. La charge policière est brutale. Elle ne distingue pas les manifestants des autres personnes présentes dans le métro. “T’es journaliste ? On s’en fout !” nous lance l’un d’eux pendant que ses collègues frappent dans tous les sens : manifestants, voyageurs, journalistes… “Arrêtez !” crie une femme. “On ne sait plus respirer !” Toujours sans succès.

Bilan de ce vrai lynchage policier : deux hommes en sang dont un – Snatsh de son surnom – a dû être évacué en ambulance. Tabassé par la police (il en avait quatre ou cinq sur le dos), Snatsh présente une large ouverture sur le crâne. Il est resté inanimé durant quelques minutes dans le métro avant que la police ne le remonte à la surface tel un sac de patates. Les secours l’ont réanimé. Ils ont même sorti le défibrillateur, au cas où…

Le jeune homme s’en sortira finalement avec quelques points de suture sur le crâne tandis que la trentaine de manifestants interpellés a été libérée quelques heures plus tard.