Les 193 pays de l'Onu étaient rassemblés à Rio, au Brésil,
pour faire le point sur 20 ans de promesses pour éradiquer la pauvreté tout en
respectant l'environnement. De peur de faire le constat d'un échec, la centaine
de chefs d'État n'a pas fait de bilan.
Les associations écologistes ou de lutte contre la pauvreté
ne sont même pas déçues, elles n'attendaient rien ou presque du sommet
"Rio+20". Finalement, 20 ans après le premier sommet de Rio et ses
2.500 recommandations pour le XXIe siècle, les chefs d'État venus au Brésil
discuter de pauvreté et d'environnement accouchent d'un texte "très en
deçà des attentes", expliquent les associations.
Ban Ki-Moon lançait "le défi faim zéro" cette
semaine pour faire reculer la faim dans le monde, là encore les associations
ironisent : "On ne peut pas avoir zéro faim avec zéro argent."
Le texte, très consensuel et "ronronnant" explique
les militants, risque de ne pas faire changer les choses. En période de crise,
il va être compliqué de mobiliser les États pour lever des fonds pour alimenter
l'aide publique au développement.
La déclaration intitulée "Le futur que nous
voulons" ne changera rien immédiatement, elle consacre l'économie verte,
parle de statut de la haute-mer et donne rendez-vous à plus tard pour fixer de
vrais objectifs de développement durable.
Parmi ces promesses, qui sont surtout des déclarations
d'intention, il n'y a rien sur l'arrêt des subventions aux énergies fossiles ou
sur une éventuelle taxe financière. Le Brésil voulait parvenir à un accord, il
a réussi mais à minima.
Les passages qui suscitaient des oppositions ont purement et
simplement été retirés. Néanmoins, les militants les plus optimistes rappellent
que c'est dans ces réunions de l'Onu que les gaz responsables des trous dans la
couche d'ozone (CFC, chlore, bromure, halons) avaient été interdits
progressivement lors de la signature du protocole de Montréal en 1987.