Le Père Dodu au régime sec. Le groupe volailler Doux, leader
européen sur son marché, et qui emploie 3.400 personnes, a été placé en
redressement judiciaire vendredi par le tribunal de commerce de Quimper. A son
chevet, deux ministres, celui de l’agriculture et du redressement productif qui
feront tout pour préserver les emplois.
Le redressement judiciaire signifie que l'activité continue
pendant une période d'observation de 6 mois, sous l'autorité d'un
administrateur. La dette est gelée, l'entreprise n'a donc plus à rembourser ses
dettes pour l'instant, mais les sites de production fonctionnent
Jusqu'au bout, le ministère du redressement judiciaire a
négocié avec les banques qui détiennent les créances du groupe Doux pour éviter
ce redressement, pour rééchelonner la dette qui est de 437 millions d'euros.
Malgré une dernière négociation avec les banquiers, qui détiennent
les créances du groupe Doux, à Paris. Mais le dépôt de bilan et donc ce
redressement judiciaire n'ont pas pu être évités. C'est une étape symbolique,
peut-être vers la liquidation.
Autre solution : L'administrateur peut aussi décider de
démanteler l'entreprise et de vendre par exemple l'activité d'exportation des
produits congelés, ou encore la branche des produits transformés (nuggets,
cordons bleus..). Ou alors de nouveaux investisseurs peuvent faire leur entrée
dans le capital de Doux et apporter de l'argent frais.
L'angoisse va donc durer pour les 3.400 salariés français et
pour les 800 éleveurs de poulets qui vendent leur production au numéro un
européen de la volaille, des éleveurs qui sont déjà payés avec 60 à 150 jours
de retard.
Doux croule sous les dettes, des dettes dues au prix du
grain, qui augmente, mais aussi à ses mauvais investissements à l'étranger, au
Brésil notamment, un comble pour le principal bénéficiaire des aides
européennes.