lundi 13 février 2012

Billet d'humeur du lundi 13 février 2012 (La Grèce au bord de la révolution salutaire)


En ce lundi 13 février 2012, quoi de neuf en ce monde ??? La Grèce a cédée face au capital ce dimanche 12 février en acceptant l'austérité imposée par ses créanciers afin de pouvoir échapper à la faillite et rester dans la zone euro, après un vote du parlement en faveur d'un programme de rigueur draconienne violemment contesté lors de spectaculaires manifestations. Après un débat en procédure d'urgence au parlement, le programme a été adopté par 199 voix de majorité sur un total de 300 députés, dont 278 présents, dans une enceinte où le gouvernement de coalition socialistes-conservateurs pouvait théoriquement compter sur 236 voix. Les membres du gouvernement avaient solennellement mis en garde contre des scénarios d'apocalypse ou de "chaos" pour la Grèce, si les députés votaient contre le programme, en affirmant que le pays serait alors conduit à se déclarer rapidement en cessation de paiement, et à sortir à plus ou moins long terme de l'euro.

De violentes manifestations réunissant 80.000 personnes à Athènes selon la police, ont littéralement enflammé Athènes, avec une quarantaine de départs de feu ou incendies dans des bâtiments ou équipements du centre.  A Athènes, le ministère de la Santé a recensé 80 personnes blessées. A Salonique, les manifestations ont rassemblé 20.000 personnes et la police a recensé six banques endommagées (youpiiiiiii vous avez encore de bonnes nouvelles). A peine la manifestation contre le plan proposé aux députés avait-elle commencé vers 16 heures que les premiers incidents ont démarrés lorsqu'un groupe de contestataires regroupés devant le parlement a fait pression sur l'important cordon policier disposé autour du bâtiment. La police a aussitôt riposté en faisant usage de gaz lacrymogènes et comme on dit vive la liberté d’expression et le droit à manifester en Grèce comme ici.

Les manifestants se sont alors retirés dans les rues adjacentes, qui se sont transformées en champs de bataille, des manifestants jetaient des pierres, des morceaux de marbre et des cocktails Molotov sur les forces antiémeutes qui répliquaient avec des jets de gaz lacrymogènes. Les contestataires avaient commencé à affluer sur la place Syntagma en début d'après-midi à l'appel des deux grandes centrales syndicales grecques, la GSEE pour le privé et l'Adedy pour le public, ainsi que de la gauche radicale. "Les députés s'apprêtent à voter des mesures qui vont conduire à la mort de la Grèce (...) mais le peuple ne va pas céder", s'est exclamé le compositeur grec Mikis Theodorakis qui s'est joint aux contestataires à Athènes, juste devant le Parlement.




A l'intérieur du parlement, dont les abords étaient gardés par quelque 3.000 policiers, les discussions ont été très vives, marquées par de fréquents incidents de séance entre les rangs gouvernementaux et l'opposition de gauche. Enfin là on a aussi l’habitude du cinéma parlementaire qui fini avec un verre a la main au bar.

Visiblement tendu, le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, qui mène depuis des semaines des négociations difficiles avec les créanciers du pays, avait rappelé aux députés que le programme devait être adopté dimanche soir pour éviter la faillite. Il a souligné que l'Eurogroupe, qui pourrait se réunir mercredi, réclamait un vote positif des députés en préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage pas du peuple mais des banques, combinant renflouement via des prêts publics de 130 milliards d'euros et désendettement via l'effacement de 100 milliards d'euros de créances. Le pays espère entamer cette dernière opération avec ses créanciers privés d'ici au 17 février, a précisé Evangélos Vénizélos. Le représentant des créanciers privés, Charles Dallara, avait lui aussi appelé les députés à voter oui, et prévenu que la Grèce n'avait plus une minute à perdre, dans un entretien avec le quotidien Kathimérini.

Avant le vote, le président du parti de droite Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, et celui du parti socialiste Georges Papandréou ont appelé à la tribune les députés à voter en faveur du paquet d'austérité, un des votes les plus "difficiles de l'histoire" en raison des contraintes qu'il impose au peuple grec, selon Antonis Samaras. Chacun des deux partis a prononcé l'exclusion d'une vingtaine de députés qui ne sont pas conformés aux consignes de vote. Comme quoi un pour tous tous pourris et re-vive le libre arbitre non ???




Juste avant le vote, les ministres allemands des Finances et des Affaires étrangères avaient accentué les pressions sur Athènes. "Les promesses de la Grèce ne nous suffisent plus. Ils doivent, lors d'un nouveau programme, d'abord mettre en oeuvre les parties de l'ancien programme et économiser", avait déclaré le ministre des Finances Wolfgang Schäuble.  Comme quoi c’est fou la marge d’auto détermination des grecques, c’est un ministre allemand qui donne ses ordres capitalistes…

Mais le plan d'austérité accepté en échange du renflouement et du désendettement ouvre la voie à une chute brutale des salaires dans le privé, censée redonner de la compétitivité aux entreprises du pays. Les syndicats ont jugé que ce plan faisait le "tombeau de la société", tandis que la gauche communiste et radicale a réitéré au parlement sa demande d'élections immédiates, considérant que la Grèce n'a rien à perdre à mettre ses créanciers au défi de la lâcher. L'accord gouvernemental affiché jeudi sur ce plan s'était vite fissuré, avec la démission dès le lendemain de six membres du gouvernement.

Ami(e)s, la rue grecque se réveille pour dire non au plan meurtrier du capitalisme qui étrangle ce pays. Nous nous devons d’être solidaire du peuple grecques qui se dirige déjà vers des grèves générales et une révolte salutaire, qui permettra de virer  tout ces valets du capitalisme pour l’on espère rendre le pouvoir au peuple vers une autogestion. Espérons que ces événements réveilleront les consciences endormis de nos concitoyens. Car face à la rigueur qui nous pèse aussi (de façon moindre que les grecques mais cela ne va pas tarder),  seul la rue et la révolution sont salutaire pour changer de système et non pas leur élection piège à con de 2012.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.