Plusieurs milliers de personnes armées de casseroles ont
manifesté jeudi soir dans les rues de Montréal, de façon calme mais déterminée,
peu après l'échec des négociations entre le gouvernement québécois et les
responsables étudiants sur la hausse des frais de scolarité.
La manifestation principale du centre-ville, regroupant près
de 2 000 personnes, a dès le départ été
déclarée illégale par la police car son trajet n’a pas été communiqué à
l’avance. Les forces de l’ordre la toléraient néanmoins tant qu’elle ne
débordait pas.
Deux autres manifestations ayant démarré à différents
endroits de la ville ont rejoint le cortège principal en milieu de soirée. Des
groupes de marcheurs ont également été signalés dans des quartiers
périphériques. La presse locale a indiqué que les protestataires étaient au
total environ 10 000.
Dans l’ensemble, les manifestations se sont déroulées dans
le calme à Montréal malgré l'électricité dans l’air à la suite de l'échec des
négociations dans l’après-midi, entre les représentants étudiants et la
ministre de l’Education Michelle Courchesne, après quatre jours de pourparlers.
Arpentant le pavé en frappant contre sa casserole, Madeleine
Delisle, intervenante communautaire, indique être ici «parce que nous voulons
la justice et la gratuité scolaire pour tous. Je suis complètement désabusée
par ce gouvernement, je n’y crois plus, il ne veut pas céder sur l’augmentation
des frais pour ne pas perdre la face devant l'électorat, c’est une honte».
A Québec, lieu des négociations entre étudiants et
gouvernement, les manifestations se sont déroulées jeudi soir dans un climat
plus tendu qu'à Montréal. Un journaliste du Journal de Québec, Jean-François
Racine, ayant reçu deux coups de matraque de la police qui chargeait des
manifestants, a indiqué avoir été témoin de «plusieurs arrestations» mais il
n’y a pas encore de bilan officiel de la police de la ville.
Le porte-parole du syndicat la Classe, Gabriel
Nadeau-Dubois, a appelé à une grande manifestation samedi à Montréal.