vendredi 3 février 2012

Billet d'humeur du vendredi 3 février 2012 (L’obersturmführer Guéant va ficher les honnêtes gens)


En ce vendredi 3 février 2012, quoi de neuf en ce monde ???  Les députés ont adopté mercredi soir en petit comité un texte prévoyant la création d’un fichier répertoriant les empreintes digitales de 45 à 50 millions de Français, voire, à terme, de la quasi-totalité de la population. L’objectif est de lutter contre l’usurpation d’identité, «un véritable fléau» selon l’obersturmführer Guéant, présent au moment du vote. Ce grand fichier d’empreintes digitales ne sera d’ailleurs consultable que dans le but de retrouver une personne suspectée d’usurpation d’identité. Et honnêtement, le connaissant, il pense qu’on va le croire…

Mais le texte fait grincer beaucoup de dents, certains parlementaires se demandant pour quels autres usages le fichier finira par être exploité. Pour de nombreux élus, la création d’un tel fichier représente encore un  pas vers un fichage général de la population et une consultation de plus en plus systématique d’une base de données permettant d’identifier n’importe quel citoyen à partir de ses empreintes digitales.




Un concept en particulier a cristallisé les désaccords, le «lien fort», qui permet de comparer les données biométriques d’une personne avec l’ensemble des données contenues dans le fichier, et donc de mettre un nom sur une empreinte, quel qu’en soit le propriétaire. Au Sénat, c’est l’idée d’un «lien faible» qui est défendue, par des élus de gauche comme de droite celui-ci ne permettrait de constater qu’une usurpation d’identité, sans pouvoir remonter jusqu'à son auteur. Et le lien « dictature » dans tous cela pas un seul député ne le relevé ????  Bin non !!! Sommes nous bêtes, bien que gesticulants les députés sont nés, vivent  et se nourrissent du système,  dictatorial ou non.

Doit on faire remarquer que la dernière fois qu’un fichage général de la population avait été effectué en France, c’était en 1940, et qu’il fut d’ailleurs détruit à la Libération. Mais surtout nous savons qu’aucun fichier n’est à l’abri, surtout en matière d’informatique, et surtout quand on parle de fichiers très lourds et donc très fragiles comme celui-ci. D’où Big Brother pourra entrer dans le fichier, et au fil du temps, avec l’enrichissement des données, obtenir un fichage généralisé de la population.




Car le peu de restrictions d’aujourd’hui sur l’utilisation de ces données ne seront pas forcément celles de demain. Un exemple, le fichier des empreintes génétiques (FNAEG), conçu à la base pour ficher uniquement les criminels sexuels, a été élargi au fil du temps aux suspects de la majorité des crimes et délits. Autre dérive possible que le «lien fort» permette «aux services en charge de la lutte contre le terrorisme d'utiliser, pour leurs missions, le fichier central biométrique à des fins d'identification d'une personne par ses empreintes digitales hors de toute réquisition judiciaire, ce qui est contraire au droit en vigueur.

Mercredi soir l’obersturmführer Guéant a ignoré ces craintes, préférant l’efficacité à la prudence en déclarant «Puisque nous avons les moyens techniques pour identifier l’usurpateur, utilisons-les». La dictature avance amis, le fascisme parade déjà dans les rues et au sein de l’état il montre enfin sont vrai visage. Attention… Attention… Big Brother is Watching You.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir