En ce mercredi 4 juillet 2012, quoi de neuf en ce monde ??? À
Barra, l'un des quartiers populaires de Naples, ce n'est que trottoirs
défoncés, poubelles qui débordent, et des centaines de petits commerces où
travaillent les "piciotti". Ils ont entre 11 et 16 ans, on les voit
dans les bars, les épiceries, les marchés ou les chantiers. Des
"emplois" simplements payés entre 30 et 70 euros par semaine.
Pasquale a commencé à 11 ans dans la charcuterie de son oncle : "Je
portais les sacs des clients, je rangeais les rayons, je faisais ça tous les
jours, même le dimanche matin. Je le faisais pour m'acheter des jeans, pour
sortir le samedi avec mes copains. Franchement, je préfère travailler que
d'aller à l'école. Si ça paie bien, ça vaut la peine."
Les jeunes comme Pasquale commencent à travailler après
l'école, puis ils manquent un jour ou deux, puis une semaine complète. Au
collège du quartier, la moitié des élèves ont été absents plus de 100 jours
dans l'année. Impossible de les exclure, sinon les classes seraient vides... Dans
toute la Campanie 54.000 enfants de moins de 16 ans sont déscolarisés.
À Naples, l'une des villes les plus pauvres d'Italie, qui
compte 25 % de chômage, la crise économique a précipité les familles dans la
pauvreté, et le travail des mineurs s'est intensifié.
Le père Luigi Merola,
président de la Fondation "A voce de creature" accueille les enfants
en difficulté : "Soixante-dix pourcents des familles qui nous envoient
leurs enfants n'ont plus aucun revenu. La crise est plus grave que ce qu'on
imagine, parce qu'elle renforce la criminalité organisée. La Camorra, qui a
beaucoup de liquidités, donne de l'argent pour payer les loyers, les
factures."
Et elle paie aussi les enfants. Comme les gamins ne vont
plus à l'école, parce qu'ils doivent travailler, ils deviennent une cible
parfaite. La Mafia les appâte avec de l'argent facile, et de fil en aiguille,
elle en fait ses futurs "soldats". Dans ces quartiers de pauvreté
économique et culturelle, convaincre les familles que l'école a un sens reste
difficile. Selon les statistiques officielles, dans toute la Campanie 54.000
enfants de moins de 16 ans (l'âge de la scolarité obligatoire) ont aujourd'hui
quitté les bancs de l'école.
Voila encore un jour en ce beau monde…. Allez allez circulez
il y a rien à voir.