Amnesty International a encore épinglé la France sur sa
politique vis-à-vis des migrants, des demandeurs d'asile et des Roms, à
l'occasion de la publication jeudi de son rapport annuel 2012, et formé le vœu
que François le Second tienne ses
engagements sur ces sujets.
"Aujourd'hui nous attendons que François Hollande tienne
ses engagements", a déclaré la présidente d'Amnesty International France,
Geneviève Garrigos, lors d'une conférence de presse. "Nous sommes plutôt
optimistes mais si les blocages continuent, nous serons là pour les
dénoncer".
L'organisation de défense des droits de l'Homme, basée à
Londres, avait envoyé aux candidats à l'élection présidentielle française dix
recommandations, incluant la fin des expulsions forcées de campements roms, la
possibilité d'un recours suspensif devant la cour nationale du droit d'asile
pour tous les demandeurs d'asile ou encore davantage de transparence sur le
contrôle des exportations d'armes.
Avant d'être élu, François le Second avait répondu par courrier et argumenté ses
positions sur ces propositions.
Dans la partie France de son rapport annuel, l'ONG estime
que "les Roms étaient toujours en butte à des discriminations" en
France, constatant que "des campements et des abris de fortune habités par
des Roms ont été démantelés cette année encore lors d'opérations qui semblaient
être des expulsions forcées".
Amnesty rappelle également qu'"en juin, le Comité
européen des droits sociaux a considéré que les évacuations forcées de
campements roms à la mi-2010 s'étaient +produites dans un climat de
discrimination ethnique et de contrainte+, et que les expulsions de Roms vers
la Roumanie et la Bulgarie en 2010 étaient discriminatoires".
Par ailleurs, "de nouvelles dispositions législatives
ont encore restreint les droits des demandeurs d'asile et des migrants", déplore
le rapport, en évoquant la "loi qui a porté de 32 à 45 jours la durée
maximale de la rétention des migrants en situation irrégulière en attendant
leur reconduite à la frontière".
Parmi ses autres constats, Amnesty note que "les
allégations de mauvais traitements infligés par des agents de la force publique
ne faisaient pas toujours l'objet d'enquêtes effectives, indépendantes et
impartiales, menées dans les meilleurs délais".