Des salariés de Fralib (groupe Unilever) en lutte pour le
maintien de l'usine de thé et d'infusions Elephant réoccupe le site depuis hier matin.
Hier, à l'aube, les salariés de Fralib ont "repris
possession de leur usine", comme le soulignaient les représentants du
personnel Gérard Cazorla et Olivier Leberquier. La direction, qui a décidé de
déposer plusieurs plaintes, évoque un commando cagoulé et armé de bombes
lacrymogènes et de matraques. La gendarmerie, contactée très rapidement par les
services de sécurité, souligne quant à elle qu'il n'y a eu ni violence ni voies
de fait, même si le commandant Bounéou, en charge de la compagnie d'Aubagne,
confie avoir aperçu des personnes cagoulées, à l'intérieur.
La société de sécurité mise en place depuis plusieurs
semaines par la direction pour filtrer les entrées, a donc quitté les lieux,
rapidement occupés par une foule de salariés et syndicalistes venus pour
certains d'autres entreprises. Jean-Luc Bindel, secrétaire général de la
fédération agroalimentaire CGT, appelait d'ailleurs, lors d'une prise de
parole, dans la matinée, les militants de la fédération "à venir passer
une journée, une nuit ou un week-end dans l'usine".
L'opération d’hier matin fait ainsi suite à un courrier
adressé par la direction aux représentants du personnel, jeudi, dans lequel
Angel Llovera, directeur de Fralib, explique que les machines vont être
démontées et emballées. "Aucun boulon ne sortira de l'usine", ont toujours
clamé les salariés en lutte, qui souhaitent conserver le matériel afin de
lancer leur propre production de thé, par le biais d'un projet alternatif qui a
été présenté aux collectivités locales. Les Fralib attendent désormais que le
nouveau président prennent des mesures pour empêcher le groupe Unilever de
fermer purement et simplement l'usine où travaillaient 182 salariés. "Nous
avons des engagements du candidat Hollande", rappelait ce matin Olivier
Leberquier, délégué syndical CGT. Mais bon comme nous le savons déjà les promesses préélectoral risque d’être vite oublié.