mardi 29 mai 2012

Plans sociaux : jusqu’à 90 000 postes en sursis


C’est la liste noire qui donne des sueurs froides au nouveau gouvernement. Cet après-midi, la délégation de la CGT va remettre au Premier Sinistre et à Arnaud Montebourg, le Sinistre du Redressement productif, un document répertoriant 46 grands groupes et PME menacés, ou sous le coup d’un redressement ou d’une liquidation. A en croire le syndicat, entre 44000 et 46000 emplois sont en jeu.

Une liste non exhaustive. Jusqu’à 90000 postes seraient en effet en sursis sur tout le territoire, comme le montre le document ci-contre et la carte interactive mise en ligne sur le site de notre journal.

« Nous avons réuni nos fédérations la semaine dernière pour pointer tous les dossiers en cours dans toutes les régions de France », explique Mohamed Oussédik, le monsieur Industrie de la CGT. De l’agroalimentaire, en passant par le textile ou l’automobile, des multinationales aux PME… Personne n’échappe à la purge. Pas même les entreprises publiques. Comme de nombreux observateurs le craignaient, le mouvement se serait même amplifié depuis la fin de la campagne présidentielle, selon le syndicat.

Une situation alarmante qui a d’ailleurs poussé François le second la semaine dernière à convier Arnaud Montebourg à la conférence sociale programmée en juillet avec tous les partenaires sociaux. Le signal est clair : le sauvetage du secteur industriel français figure parmi les priorités de la nouvelle équipe au pouvoir. Enfin c’est ce qu’ils disent

Crise économique oblige, le sinistre du Redressement productif planche sur un « plan de reconquête industrielle » qu’il doit remettre à Jean-Marc Ayrault, dans les semaines qui viennent. La CGT, elle, réclame des mesures sur le chômage partiel, le renforcement du rôle des syndicats au sein des entreprises, ou encore un droit suspensif sur les licenciements, afin de vérifier s’il existe un repreneur pour une des nombreuses entreprises en difficulté. Les idées ne manquent pas, donc. Mais, a priori, les mesures concrètes ne sont pas pour tout de suite. Sur le terrain, les salariés concernés risquent de trouver le temps long.



La carte des plans sociaux en France. (Cliquez dans la carte ou utilisez la fonction zoom)