jeudi 10 mai 2012

Syrie : reportage à Homs, ville fantôme


Valérie Crova s’est rendue pour France Info à Homs, à 150 km de Damas, qui fut l’épicentre de la contestation en Syrie. Avec un groupe de journalistes, elle a suivi un convoi de neuf observateurs des Nations unies. Certains quartiers restent aux mains des rebelles et les violations du cessez-le-feu, de part et d’autre, y sont quotidiennes.

Un semblant de vie normale à repris à Homs. Les habitants attendent les bus, l’université est ouverte. Mais plus l’on avance vers le centre de la ville, plus les check-points et les soldats sont nombreux. La ville semble sous le contrôle de l’armée syrienne. Certains quartiers restent toutefois aux mains des rebelles.

Sur l’ancienne artère commerciale, place de l’Horloge, située aux abords d’un quartier encore contrôlé par les opposants d’al-Assad, plus aucun commerce n’est ouvert. Les rues sont jonchées de débris de verre, les devantures des magasins ont volé en éclats, les murs sont criblés d’impacts de balles. En pleine journée, on y entend encore des crépitements d’armes automatiques.

Le quartier de Baba Amr, qui fut tenu longtemps par les rebelles avant d’être repris par l’armée, ressemble à présent à un champ de ruines. Pas un seul immeuble qui ne soit éventré, témoignage de la violence des bombardements de l’armée syrienne durant des semaines.

Il n’y a plus aucun habitant, tous ont fui en laissant leurs habitations à l’abandon. Il ne reste que quelques chats errants. C’est une vision fantomatique.

Il semblerait que les autorités syriennes envisagent de raser Baba Amr puis de reconstruire le quartier, ce qui serait évidemment tout un symbole tant ce quartier reste associé, encore aujourd’hui, à la lutte impitoyable menée par Bachar al-Assad contre les combattants de l’armée syrienne libre.

Quant à la présence des observateurs internationaux depuis un mois, elle n’a rien changé : les violations du cessez-le-feu sont quotidiennes, et commises non seulement par les forces syriennes mais aussi contre les forces gouvernementales.

Selon les ONG syriennes, quelque 800 personnes ont été tuées depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.



A Homs
plus aucun immeuble qui ne soit éventré
 témoignage de la violence des bombardements de la ville par l'armée syrienne


Source : France Info