Hier, un chômeur châtelleraudais en galère de thunes a mangé
trois mois fermes de taule, ratant ainsi le mariage de ses filles.
Motif d’une telle décision, privant un homme de trois de sa
vie, le confrontant à l’expérience traumatisante de l’enfer carcéral ? Le
syphonnage d’un plein de gasoil, bref un « vol » de 70 euros, sur un camion
d’une entreprise de transports de marchandises.
Rien ne prouvait que l’homme était en situation de récidive,
et ses prochaines convocations au tribunal pour le même sujet ne font
évidemment pas encore de lui un « coupable ».
Au-delà de ces détails de justice bourgeoise, le tribunal a
encore une fois montré qu’il rendait une justice de classe. Se galérer au
chômage, en être réduit à siphonner le camion d’une entreprise pour pouvoir
rouler (et pourquoi pas retrouver ainsi du taf pour bouffer), subir le
traumatisme de la taule, rater le mariage de ses gamines, c’est juste. « Mettre
en difficulté » une entreprise en lui pompant trois bidons, c’est «
inacceptable »…
En résumé, la bourgeoisie oblige les pauvres à acheter le
pétrole qu’elle vole aux pauvres, et engeôle les pauvres qui ne peuvent pas se
le payer.
C’est’y pas merveilleux la justice ?
Source : Groupe Pavillon Noir