lundi 14 mai 2012

Des nouvelles de Fukushima


Le 5 mai dernier, dans le cadre d’un grand plan de maintenance, le dernier réacteur nucléaire a fermé au Japon, et le pays n’est pas retourné à la bougie. L’heure est-elle pour autant à la fête, pour les antinucléaires que nous sommes ?

Pour perpétuer son modèle capitaliste productiviste, l’Etat recourt à de massives importations d’hydrocarbures, gonflant les factures d’électricité pour les populations de l’archipel. Sans compter la nationalisation de fait de la filiale nucléaire (en vue du démantèlement notamment, mais aussi d’une possible reprise de certaines exploitations), par le biais de subventions massives, qui pèsent elles aussi sur les contribuables.

Du point de vue des conséquences sanitaires, la catastrophe de Fukushima est loin d’être terminée. La gestion en paraît même tout simplement insoluble, on parle de dizaines d’années avait de « régler » le problème. L’entreprise pharaonique de confinement est repoussée aux calendes grecques du fait de la non-maîtrise de ce qui se passe dans le sol, où les coriums s’enfoncent sans que personne ne puisse exactement dire ce qu’ils sont devenus. Une bonne partie des eaux utilisées pour le refroidissement, elles-mêmes contaminées, sont perdues dans la nature.

De plus, le réacteur numéro 4 est truffé de Césium 137 (85 fois plus qu’à Tchernobyl), et sa piscine menace de s’effondrer lors d’une prochaine secousse sismique. Ce qui donnerait alors lieu à un incendie aux conséquences radiologiques considérables. Le Japon fait appel à l’aide internationale pour prévenir cette nouvelle catastrophe, qui frapperait non seulement le Japon mais le monde entier.

Au Japon comme partout, la lutte continue contre cette industrie cauchemardesque, avec son lot de territoires contaminés, de travailleur-euses-s du nucléaire et d’habitant-e-s irradié-e-s, trompé-é-s et méprisé-e-s, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs et ingérables, à stocker durant une période équivalente à celle qui nous sépare des premiers humains ayant peuplé la planète. La lutte continue, contre le nucléaire et le monde sordide qui l’a engendré.




Source : Groupe Pavillon Noir