Le 5 mai dernier, dans le cadre d’un grand plan de
maintenance, le dernier réacteur nucléaire a fermé au Japon, et le pays n’est
pas retourné à la bougie. L’heure est-elle pour autant à la fête, pour les
antinucléaires que nous sommes ?
Pour perpétuer son modèle capitaliste productiviste, l’Etat
recourt à de massives importations d’hydrocarbures, gonflant les factures
d’électricité pour les populations de l’archipel. Sans compter la
nationalisation de fait de la filiale nucléaire (en vue du démantèlement
notamment, mais aussi d’une possible reprise de certaines exploitations), par
le biais de subventions massives, qui pèsent elles aussi sur les contribuables.
Du point de vue des conséquences sanitaires, la catastrophe
de Fukushima est loin d’être terminée. La gestion en paraît même tout simplement
insoluble, on parle de dizaines d’années avait de « régler » le problème.
L’entreprise pharaonique de confinement est repoussée aux calendes grecques du
fait de la non-maîtrise de ce qui se passe dans le sol, où les coriums
s’enfoncent sans que personne ne puisse exactement dire ce qu’ils sont devenus.
Une bonne partie des eaux utilisées pour le refroidissement, elles-mêmes
contaminées, sont perdues dans la nature.
De plus, le réacteur numéro 4 est truffé de Césium 137 (85
fois plus qu’à Tchernobyl), et sa piscine menace de s’effondrer lors d’une
prochaine secousse sismique. Ce qui donnerait alors lieu à un incendie aux
conséquences radiologiques considérables. Le Japon fait appel à l’aide
internationale pour prévenir cette nouvelle catastrophe, qui frapperait non
seulement le Japon mais le monde entier.
Au Japon comme partout, la lutte continue contre cette
industrie cauchemardesque, avec son lot de territoires contaminés, de
travailleur-euses-s du nucléaire et d’habitant-e-s irradié-e-s, trompé-é-s et
méprisé-e-s, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs et
ingérables, à stocker durant une période équivalente à celle qui nous sépare
des premiers humains ayant peuplé la planète. La lutte continue, contre le
nucléaire et le monde sordide qui l’a engendré.
Source : Groupe Pavillon Noir