samedi 26 mai 2012

Billet d'humeur du samedi 26 mai 2012 (Paris : Une policière-espionne traque les anarchistes au palais de justice)


En ce samedi 26 mai 2012, quoi de neuf en ce monde ??? De la salle des pas perdus, ça n'est qu'un vaste miroir, qui reflète les passages, agrandit artificiellement la perspective de cet espace qui dessert quatre chambres correctionnelles. Une décoration en plus dans ce palais de justice de Paris qui n'en manque pas, entre les rampes ouvragées des escaliers, le marbre et les moulures. Sauf que cette glace n'en est pas une, pas tout à fait.

Derrière cette glace, une pièce, réservée aux témoins convoqués pour les procès de la 17e chambre, celle dite « de la presse ». On y parle de diffamation, de calomnie, d'atteintes à la vie privée. Mardi après-midi, c'est un policier qu'on y jugeait. Philippe Pichon, commandant de police, est poursuivi pour « violation du secret professionnel ». Pour prouver les faiblesses du fichier STIC (système de traitement des infractions constatées, qui rassemble pèle-mêle des informations sur les personnes impliquées, comme auteur présumé ou comme victime, dans des infractions, même si ces mises en causes ne débouchent pas sur une condamnation), il avait donné à la presse les fiches STIC de Jamel Debbouzze et Johnny Halliday, erreurs comprises.

Donc, ce policier était jugé, et cinq témoins étaient invités à patienter, en attendant leur passage à la barre, dans la salle réservée aux témoins. Parmi eux, un journaliste, Jean-Marc Manach, spécialisé dans les questions de surveillance (qui raconte ici la scène). 






Et en entrant dans la salle, surprise, celle-ci n'est pas vide. Une femme d'une trentaine d'années est très occupée à prendre des photos au téléobjectif des personnes situées de l'autre côté de cette vitre sans tain. Des personnes pour beaucoup venues assister au procès de six « anarcho-autonomes » soupçonnés d'avoir préparé des engins incendiaires visant une armoire électrique de la SNCF, un camion-grue de la préfecture de police de Paris et le centre de rétention administrative de Vincennes, qui se déroule dans une salle voisine.

Celle-ci se serait présentée comme « photographe », avant de filer à la demande de l'huissier. Une photographe qui s’avérera faire partie des RGPP (renseignements généraux de la préfecture de police), le service de renseignement qui traite, entre autres, des mouvements politiques extrêmes. « Les policiers du renseignement effectuent régulièrement des missions de surveillance de la mouvance radicale autonome. Mais là, c'est clairement une erreur de positionnement, une erreur regrettable », explique ainsi un responsable policier interrogé par l'AFP. Une « erreur de positionnement », car non seulement cette fonctionnaire de police se trouvait dans un local de la justice, mais dans une pièce strictement fermée au public, la salle des témoins. Elle y était entrée , selon cette source, « sans savoir qu'elle n'en n'avait pas le droit ». bin voyons!

Du côté des chefs de juridiction du TGI de Paris, ceux-ci ont indiqué mardi à l'AFP « qu'ils ignoraient totalement la présence de cette femme munie d'un appareil photo dans la salle des témoins ». « Ils souhaitent que toute la lumière soit faite sur cette affaire », avait-on précisé au TGI. Et il faut y croire ?????

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir.