dimanche 20 mai 2012

Mobilisation contre l'austérité : plus de 20 000 manifestants à Francfort


"La zone euro est cramée" ou encore "Quand l'injustice devient la règle, la résistance devient un devoir"... Sous bonne escorte policière, mais dans une atmosphère tranquille, environ 20 000 personnes selon la police, plus de 25 000 selon les organisateurs, défilaient samedi après-midi dans le centre-ville de Francfort, la capitale financière allemande pour protester contre les programmes d'austérité européens.

Cette manifestation est la seule à avoir été autorisée par la municipalité et la justice allemande dans le cadre d'un programme du collectif d'organisations anti-capitalistes "Blocupy Frankfurt" initialement prévu sur quatre jours, de mercredi à samedi.

Hier, la capitale financière allemande, semblait en état de siège, avec des milliers de militants anti-capitalistes bravant une interdiction de manifester et des policiers omniprésents qui ont interpellé plus de 400 personnes. Le collectif "Blockupy Frankfurt" avait appelé à manifester de mercredi à samedi pour bloquer le centre-ville de la capitale financière du pays et gêner l'activité des banques et de la Banque centrale européenne (BCE). Mais la ville, par crainte de débordements, avait interdit toutes les actions sauf un défilé samedi. Comme jeudi déjà, plusieurs rassemblements du collectif disséminés dans la ville, avec jusqu'à 1.000 personnes par action, ont malgré tout eu lieu dès la matinée, dont une manifestation devant la BCE. Très peu d'incidents ont été à déplorer et tout s'est déroulé "dans le calme", selon la police.




Attac Allemagne, l'une des organisations du collectif "Blockupy", a cependant dénoncé dans un communiqué vendredi soir l'entassement des personnes interpellées dans des bus de la police pendant des heures et leur envoi dans des centres de garde à vue dans toute la région. "De 3.000 à 4.000 personnes" ont manifesté vendredi, a estimé Frauke Distelrath, l'une des porte-parole d'Attac, sans pouvoir donner de chiffres précis en raison du caractère très "décentralisé" des opérations.

La police anti-émeute allemande a procèdé à des arrestation devant la célèbre mairie «Roemer» à Francfort, hier, le 17 mai

Depuis mercredi, environ 5.000 policiers sont constamment déployés à Francfort pour cerner les militants anti-capitalistes. Le centre-ville et le quartier des affaires avaient des allures fantomatiques vendredi, avec des rues barrées, des stations de métro fermées et certaines boutiques de luxe barricadées par crainte d'actes de vandalisme.

Par précaution, la ville avait fait évacuer temporairement par la police mercredi le camp de tentes des "Indignés" d'Occupy Frankfurt, présent depuis sept mois devant la BCE. Bien qu'il puisse être réoccupé à partir de dimanche après-midi, ses résidents s'inquiètent pour son avenir.