jeudi 31 mai 2012

Maintenir la pression pour Florange‎


Les annonces ? « Elles seront mauvaises », anticipent les syndicats CGT-FO-CFDT. Probable maintien de l’arrêt des hauts-fourneaux et d’une partie du packaging jusqu’à la fin de l’année. Une non-annonce depuis ces sept mois de sidérurgie lorraine amputée de sa filière liquide. Une catastrophe annoncée si les choses restent en l’état. « Derrière la politique de Mittal, c’est la politique sociale qu’il va nous falloir gérer, » prévient Yves Fabbri (CGT).

Cahin-caha, en intersyndicale, les militants continuent leur action. Ils ne seront sans doute pas plus d’une centaine, demain, aux portes du siège social d’ArcelorMittal à Saint-Denis où se tiendra le Comité central extraordinaire, « mais on fera du bruit pour trois cents, » assure Walter Broccoli (FO). « On n’attend rien de spécial, convient Jacques Minet (CFDT). On sait que ce n’est pas la direction France qui décide, ni même la direction Europe. Mais on veut montrer notre détermination, soutenir nos délégués. »

A Florange pourtant, malgré cette énième mauvaise nouvelle qui semble tout droit annoncer la mort du site si l’Europe venait à ne pas soutenir le projet de haut-fourneau écologique (Ulcos), les salariés sont résignés. « Ils nous disent qu’on peut faire ce qu’on veut, que ça ne changera rien, » admet Walter Broccoli. « Ils voient ce qui se passe depuis des années, décrit Yves Fabbri. Ils sont devant un mur. Fatalistes. » Ne reste plus, aux yeux des syndicats, que la politique : « On critiquait Sarko, alors si Hollande poursuit la même politique… », craint Yves Fabbri. « A lui de demander à Mittal ce qu’il veut faire de la sidérurgie. S’il n’en veut pas, qu’il la laisse à un repreneur ou à l’Etat. C’est un intérêt national qui est en jeu. » L’exact credo de la CFDT.

Et dans l’enjeu national, il y a celui de l’emploi, « on ne peut pas exclure un plan social l’an prochain. Ce sera catastrophique pour les personnes d’un certain âge. C’est déjà catastrophique pour les sous-traitants », souligne Jacques Minet.

Et demain, c’est la demande d’ALPD – chômage partiel – qui va tomber sur le bureau du préfet. Aujourd’hui, les jours chômés sont payés à 93 % du salaire initial. Sans cette convention d’Etat, la rémunération tombera à 60 %. Et la colère – la vraie – risque de gronde.