mardi 8 mai 2012

Renvoi du procès des « inculpés du 8 mars »



Le tribunal correctionnel de Paris a renvoyé au lundi au 4 juillet le procès de dix militants de gauche interpellés le 8 mars pour avoir collé des affiches contre un colloque d'extrême droite à Paris. Les dix prévenus devaient comparaître notamment pour des faits de dégradation, mais la 29e chambre, qui siégeait à juge unique, a estimé que le dossier devait être examiné par une formation collégiale, comprenant trois magistrats. Cette audience se tiendra finalement le 4 juillet à 13h30 devant les magistrats de la 14e chambre.

Quelques jours après leur interpellation, leur avocate, Me Irène Terrel, avait dénoncé une "répression politique démesurée". Les dix militants, parmi lesquels figurent des membres due la Fédération Anarchiste, NPA etc…, avaient été arrêtés jeudi 8 mars dans la soirée devant l'espace Charenton (XIIe) où des affiches avaient été collées pour dénoncer la tenue, deux jours plus tard, d'un colloque intitulé "La France en danger", organisé avec le soutien du Bloc identitaire, un groupuscule d'extrême droite. Leur garde à vue avait duré 48 heures, mais ils n'avaient été présentés au parquet que le dimanche.

 "Je suis stupéfaite par le sort réservé à mes clients", avait dit Me Terrel à l'époque, en affirmant qu'on avait prélevé leurs empreintes ADN au cours des 48 heures passées en garde à vue. "Vu les incriminations, cette affaire a pris une ampleur démesurée. Il n'y a rien, pas de violences, pas d'outrages, pas de rébellion", avait-elle ajouté.

 Dans un communiqué, le NPA avait exigé la "libération des colleurs d'affiches antifascistes", en voyant dans ces interpellations "une intimidation politique".