Le tribunal correctionnel de Paris a renvoyé au lundi au 4
juillet le procès de dix militants de gauche interpellés le 8 mars pour avoir collé
des affiches contre un colloque d'extrême droite à Paris. Les dix prévenus
devaient comparaître notamment pour des faits de dégradation, mais la 29e
chambre, qui siégeait à juge unique, a estimé que le dossier devait être
examiné par une formation collégiale, comprenant trois magistrats. Cette
audience se tiendra finalement le 4 juillet à 13h30 devant les magistrats de la
14e chambre.
Quelques jours après leur interpellation, leur avocate, Me
Irène Terrel, avait dénoncé une "répression politique démesurée". Les
dix militants, parmi lesquels figurent des membres due la Fédération Anarchiste,
NPA etc…, avaient été arrêtés jeudi 8 mars dans la soirée devant l'espace
Charenton (XIIe) où des affiches avaient été collées pour dénoncer la tenue,
deux jours plus tard, d'un colloque intitulé "La France en danger",
organisé avec le soutien du Bloc identitaire, un groupuscule d'extrême droite.
Leur garde à vue avait duré 48 heures, mais ils n'avaient été présentés au parquet
que le dimanche.
"Je suis
stupéfaite par le sort réservé à mes clients", avait dit Me Terrel à
l'époque, en affirmant qu'on avait prélevé leurs empreintes ADN au cours des 48
heures passées en garde à vue. "Vu les incriminations, cette affaire a pris
une ampleur démesurée. Il n'y a rien, pas de violences, pas d'outrages, pas de
rébellion", avait-elle ajouté.
Dans un communiqué,
le NPA avait exigé la "libération des colleurs d'affiches
antifascistes", en voyant dans ces interpellations "une intimidation
politique".