Lundi 7 mai nous nous
sommes rendu a Lille à la Maison des syndicats CNT afin de rencontrer 3
camarades grecs de l’EΣE venus nous parler de la situation en Grèce et nous
faire partager leur expérience en matière de combat syndical. Cette soirée fut
un grand moment de partage ou nous avons appris que la situation en Grèce bien
que très sérieuse (restrictions dans toutes les couches de la société, montée du néonazisme
avec l’ « aube dorée » etc…)
n’empêche pas de lutter et d’espérer à une société libertaire meilleur qui
pourrait commencer pourquoi pas la bas. Merci
encore à Yorgos, Anthi et Nikos pour se
partage et nous leurs envoyons ainsi qu’a tout leurs amis nos salutations
fraternelles.
Vous trouverez ci dessous la
transcription du texte intitulé « Nous ne somme pas tous des grecs ! ».
Ce texte a été distribué aux personnes présentes. De la même manière vous découvrirez
aussi une courte vidéo de présentation de nos camarades réalisés par la CNT
« Dernièrement, à l’intérieur et l’extérieur de la
Grèce, a éclaté une propagande imposant au peuple grec la rigueur, cela afin de
dissimuler la stratégie des gouvernements capitalistes européens.
Si on y regarde de plus près les mesures prises par l’État
grec et les patrons ces dernières années (réduction par une loi du salaire
principal, abrogation de la négociation collective, abolition de la capacité
des syndicats à faire des recours (1) d’une part à l’organisme de médiation et d’arbitrage,
augmentation des licenciements, élimination des permanences au domaine public
etc.), on s’aperçoit alors que ce ne sont généralement pas les Grecs qui sont
touchés mais une certaine partie de la population : les travailleurs vivant en
Grèce, les indigènes et les immigrants.
Le recours à la dette publique pour définir la crise grecque
a joué a servi de prétexte à l’État et au Capital. Ce n’est pas la cause réelle
des mesures d’austérité. Une grande partie de la dette grecque se trouve dans les banques, les entreprises locales et
les caisses d’assurance dont les dirigeants ont investi l’argent des
travailleurs sur le marché boursier, dans des obligations : c’est la
spéculation. L’État fait un effort pour sauver les banques de la faillite en
volant de l’argent dans la poche des travailleurs et en contraignant le
prolétariat à ne plus croire à son avenir, en agitant la peur de la
banqueroute.
L’assaut des patrons sur les acquis des travailleurs n’a pas
commencé historiquement avec le Mémorandum. Dans les dernières décennies la
classe de travailleurs de la Grèce a déjà accepté l’attaque des patrons via
l’imposition de travail au noir (flexible et précaire), la suppression des huit
heures journalières, les conventions individuelles pour les salaires sous le salaire
principal, les licenciements illégaux, les heures supplémentaires non
rémunérées, etc. Jusqu’à présent, cette attaque était réalisée en contournant
la législation. Avec la législation de ces trois dernières années, cette
situation est désormais établie par les institutions. Elle est reconnue
légalement et s’étend à de plus larges sections de travailleurs, ce qui va en
plus probablement aggraver les conditions de travail.
Il est remarquable qu’au nom de la compétitivité des
entreprises grecques, pendant qu’ils opèrent toutes ces coupes budgétaires, ils
font des lois sur un certain nombre d’avantages pour les patrons (petits et
grands), tels que les réductions d’impôt, la réduction des cotisations sociales
(pendant que l’État se lamente du fait que les caisses d’assurances socialisées
sont vides), la libération des licenciements etc… Cette attaque de l’État et du
Capital dans nos vies, qui tire la valeur de notre travail vers le fond, était
basée sur l’incapacité de notre classe populaire à mettre en place
collectivement et à mener des luttes organisées, incapacité due à la
dégénérescence du syndicalisme par les « pères » des travailleurs professionnels qui ont
transformé le mot syndical en une insulte et à l’indifférence des forces
anticapitalistes organisées à reprendre en main sérieusement le syndicalisme et
à retrouver un syndicalisme de classe. Un autre facteur est aussi la prévalence
de l’individualisme dans la mentalité de la majorité de la société grecque.
L’attaque des patrons avec le prétexte de la crise économique, a profité d’un
mouvement social des travailleurs désorganisés. La société grecque, après le
premier choc, a riposté par une série de réactions populaires (indignés,
collisions lors des manifestations, etc.), lesquelles sont restées sans
organisation ni objectif précis et ne se sont pas étendues au champ de bataille
principal de la classe ouvrière : celui du travail. La bureaucratie syndicale
déclare des grèves générales par la télévision, sans préparer aucune défense
contre les briseurs de grève et sans plan d’amplification. Par conséquence, les
grèves sont condamnées à l’échec et le mouvement est affaibli.
L’indignation de la société et des travailleurs ne conduit
pas forcément à la révolution sociale. Avec l’augmentation des réactions
sociales, nous assistons à l’augmentation du nationalisme et à la légitimation
du discours raciste au sein des partis de gauche. Parallèlement, le système
tente de tourner la colère du monde vers des faux choix en organisant des
élections.
Toutefois, depuis ces dernières années, se développent une
série de structures horizontales, dont beaucoup ont des caractéristiques
anticapitalistes comme les syndicats de base, les assemblées de quartier, les
étudiants auto-organisés, les occupations, les comités de chômeurs, les
éco-communautés de producteurs agricoles, les coopératives, etc. Il est
important de noter qu’en Grèce, contrairement à la France, il y a seulement
deux confédérations syndicales des travailleurs (une pour les employés du
secteur privé et l’autre pour les employés en public) impliquant toutes les
tendances politiques du mouvement syndical. Ce monopole syndical veut briser les syndicats de base et ils ont
commencé des discussions sur une plus grande organisation de syndicats et
collectifs du travail du syndicalisme révolutionnaire, cherchant à intégrer, à
assimiler les militants révolutionnaires. De même, les assemblées de quartier
ont créé une assemblée pour coordonner les mouvements de quartiers d’une
manière durable.
Ce qui est certain, c’est que l’intensification des combats
de classe en Grèce peut aider à tirer des conclusions pour la classe des
travailleurs, sur la nécessité de redéfinir le syndicalisme vers une
orientation contre la bureaucratie, une orientation révolutionnaire.
EΣE – mai 2012 »
(1) - Jusque à maintenant, lors d’un conflit avec quelque patron (le non payement de travail par exemple), le syndicat pouvait faire des recours à l’organisme de médiation et d’arbitrage. Maintenant, il ne peut pas sans l’accord du patron ! Ce changement de loi fait disparaître complètement l’organisme de médiation.
Par ailleurs pour plus d'info vous pouvez prendre des nouvelles de nos amis et de leurs camarades via le site internet de leur union à cet endroit
(1) - Jusque à maintenant, lors d’un conflit avec quelque patron (le non payement de travail par exemple), le syndicat pouvait faire des recours à l’organisme de médiation et d’arbitrage. Maintenant, il ne peut pas sans l’accord du patron ! Ce changement de loi fait disparaître complètement l’organisme de médiation.
Par ailleurs pour plus d'info vous pouvez prendre des nouvelles de nos amis et de leurs camarades via le site internet de leur union à cet endroit
Vidéo de présentation